The Lieutenant-Governor - Public Domain Spécifications
|
Les bureaux du Gouverneur et du Lieutenant-Gouverneur sont mitoyens
Les bureaux du Gouverneur et du Lieutenant-Gouverneur sont mitoyens. Chacun avait son antichambre, dans laquelle un secrétaire particulier écrivait éternellement à un bureau à cylindre, un sténographe aux traits excessivement simples agitait les touches de sa machine à écrire, et une page au visage suffisant bâillait sur un journal ou scannait les cartes de visiteurs avec l'air d'un censeur officiel. Par intervalles, une cloche électrique bourdonnait une, deux ou trois fois ; et, au signal, l'un des trois disparut en présence de l'auguste personnage qu'il renfermait.
Une porte reliait le bureau du chef de la direction à celui de son lieutenant, mais elle était rarement ouverte par l'un ou l'autre, et seulement après qu'un robinet formel et la permission d'entrer aient été donnés. C'était une question de notoriété publique que le Gouverneur et le Lieutenant-Gouverneur n'étaient pas en sympathie; mais peu, même parmi les intimes de l'un ou de l'autre, savaient à quel point le gouffre qui les séparait était profond, large et désespérément infranchissable. Cela n'était pas seulement dû à la disparité d'âge, bien que vingt-huit ans séparaient le gouverneur aux cheveux blancs de son beau subordonné, qui avait été nommé à cette, sa première fonction publique, le jour de son trentième anniversaire ; ce n'était pas non plus entièrement une différence entre l'expérience de l'un et l'inexpérience de l'autre. Le point de vue du vétéran n'est naturellement pas celui du novice, notamment en politique. Que les enthousiasmes du lieutenant-gouverneur Barclay aient été les désillusions du gouverneur Abbott, et ses embûches les tremplins de son aîné, il fallait s'y attendre. La racine de leur dissemblance était plus profonde. Ce n'était rien moins que la méfiance mutuelle qui maintenait la porte de communication fermée jour après jour et obstruait le canal de la coopération avec les rochers pointus de l'antagonisme.